L’atout Pasteur-Weizmann

Par Stewart Cole
Directeur général de l’Institut Pasteur

Quand ils financent les programmes de recherches de Pasteur-Weizmann, les donateurs, particuliers et entreprises, contribuent à la mise en œuvre de projets, qui permettent à des scientifiques de travailler ensemble pour une période déterminée de deux ou trois ans. Les liens tissés entre les chercheurs des deux instituts pendant leurs séjours de recherche, continuent de se développer le long de leurs carrières. Cette dimension de la recherche scientifique internationale est essentielle, et elle montre toute sa pertinence dans la crise sanitaire que nous n’avons pas fini de traverser. L’exploration commune d’une piste thérapeutique a récemment donné lieu à un article publié par des chercheurs de Pasteur et de Weizmann dans la revue Nature Microbiology et qui donne un nouvel espoir dans la mise au point de solutions thérapeutiques contre le Covid-19. 

 

L’épidémie du SRAS-CoV-2 a intensifié les échanges scientifiques internationaux, et rapproché les équipes de chercheurs, notamment celles de Pasteur et de Weizmann, dont l’objectif commun aux deux instituts de recherche est de mieux répondre aux défis majeurs de santé publique qui se présentent aujourd’hui, tels que l’étude de l’impact neurologique du Covid ou la question essentielle de la résistance aux antibiotiques. 

 

Je remercie chaleureusement les donateurs de Pasteur-Weizmann qui ont répondu à l’appel que nous avons lancé l’hiver dernier pour soutenir des recherches d’urgence sur les conséquences neurologiques du Covid-19. Pasteur-Weizmann est un atout indispensable.

 

La recherche interdisciplinaire et internationale, telle qu’elle s’organise à l’Institut Pasteur, permet une synergie des connaissances et des domaines de recherche donnant lieu à des avancées importantes dans le domaine biomédical. Nous avons encore beaucoup de choses à partager avec l’Institut Weizmann des Sciences, et je me réjouis sincèrement de l’engouement des chercheurs pour les projets collaboratifs et les symposiums que nous allons pouvoir organiser cette année.

 

Il y a aussi un état d’esprit dans ces recherches partenariales Pasteur-Weizmann, un sens de l’ouverture et du partage des connaissances qui fait la noblesse de nos chercheurs, toujours plus nombreux à vouloir participer à l’aventure initiée par Simone Veil, et enrichir une fraternité des chercheurs.

 

En 1975, Simone Veil, alors ministre de la Santé, a su, au nom de l’État, sauvegarder l’Institut Pasteur en lui donnant les moyens de dépasser ses difficultés, tout en préservant son statut original et une certaine forme d’indépendance, conformément au choix fondateur de Louis Pasteur, dont nous fêterons le bicentenaire de la naissance en 2022. Simone Veil avait compris que cette position originale, au sein de l’environnement public de la recherche française, serait déterminante pour sa réussite et finalement la plus féconde pour le rayonnement scientifique de tous.

 

Avec le Professeur Alon Chen, président de l’Institut Weizmann des Sciences, nous continuons de soutenir la volonté des chercheurs de nos deux instituts pour mener des projets en partenariat, au service du progrès médical et de l’humanité. 

 

Dans nos bâtiments scientifiques, des hommes et des femmes, habités par l’esprit humaniste de Louis Pasteur, œuvrent au quotidien pour la santé humaine. C’est ce qui nous rapproche des chercheurs de l’Institut Weizmann des Sciences, animés par une même curiosité, une même volonté de comprendre notre monde. 

A propos de Stewart Cole

Personnalité scientifique internationalement reconnue, professeur de pathogénèse microbienne, Stewart Cole a été professeur à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) où il a dirigé l’Institut de recherche en infectiologie. Stewart Cole a auparavant travaillé dans les laboratoires de la rue du Dr Roux, en tant que chercheur, mais également comme directeur scientifique où il a contribué à plusieurs dépôts de brevets dans le domaine du VIH, du cancer du col de l’utérus et de la tuberculose multi-résistante. En 2009, l’OMS lui a décerné le prestigieux STOP-TB Partnership Kochon Prize pour ses recherches génétiques sur l’infection par le bacille de Koch et pour sa contribution au développement de nouvelles stratégies thérapeutiques contre la tuberculose.