Présentation

Le Conseil Pasteur-Weizmann, un modèle de collaboration scientifique internationale.

Par le Professeur Michel Goldberg

Il y a exactement 47 ans, Madame Simone Veil, alors Ministre de la Santé, suggéra de jumeler l’Institut Pasteur et l’Institut Weizmann, avec l’idée d’établir de solides collaborations entre scientifiques de ces deux instituts, misant sur l’universalité de la science comme vecteur de paix et de rapprochement entre deux pays dont les relations diplomatiques étaient au plus bas.

 

Pour ceux d’entre vous qui n’êtes pas familiers avec la merveilleuse aventure de Pasteur-Weizmann, permettez-moi d’en raconter une nouvelle fois l’histoire.

 

L’historique de Pasteur-Weizmann
Lorsqu’on évoque la genèse du “Conseil Pasteur-Weizmann”, on se doit avant tout de mentionner le geste de défi exemplaire du Professeur André Lwoff, Prix Nobel de Médecine, président du Conseil d’Administration de Pasteur-Weizmann de 1974 à 1989. C’est en effet en réaction à l’exclusion d’Israël par l’UNESCO, qu’il jugeait inacceptable compte tenu du niveau exceptionnel de ce petit pays dans les domaines de l’éducation, des sciences et de la culture, qu’André Lwoff décida en 1971 de créer le “Comité International pour l’Universalité de l’UNESCO”. Constitué à l’origine par André Lwoff, Raymond Aron et Robert Parienti (Délégué Général de l’Institut Weizmann pour l’Europe), ce comité recueillit rapidement l’adhésion de personnalités françaises et étrangères de premier plan du monde scientifique, artistique et culturel. Pour tenter d’élargir l’assise de ce groupe, Robert Parienti demanda à être reçu par le Ministre de la Santé, Madame Simone Veil. Le 9 Décembre 1974, Simone Veil lui accorda une entrevue au cours de laquelle elle émit, pour la première fois, l’idée d’un jumelage entre l’Institut Pasteur et l’Institut Weizmann et l’assura de son soutien actif pour le cas où cette idée serait retenue à Pasteur et à Weizmann. Quelques semaines plus tard, dans le cadre des activités du Comité International pour l’Universalité de l’UNESCO, André Lwoff se rendit à l’Institut Weizmann en compagnie de Robert Parienti. Et c’est dans l’avion qui les emmenait vers Israël, au cours d’une discussion entre ces deux hommes qui cherchaient un moyen concret de rompre l’isolement imposé aux chercheurs israéliens, que naquit l’idée d’associer officiellement l’Institut Pasteur et l’Institut Weizmann dans la lutte contre le Cancer, une action incontestablement placée hors de portée de toute critique sectaire ou politique.

 

Cette idée fut accueillie avec enthousiasme par les Directeurs des deux instituts, les Professeurs Michael Sela (Institut Weizmann) et Jacques Monod (Institut Pasteur). Avec un courage politique hors du commun Mme. Veil, alors Ministre de la Santé, accepta d’entrée de jeu de devenir Président d’Honneur du Conseil Pasteur-Weizmann. Elle n’a par la suite jamais ménagé son temps et ses efforts pour apporter à cette institution un soutien inestimable, sans lequel Pasteur-Weizmann n’aurait sans doute pas survécu à l’enthousiasme des premiers instants.

 

La création du “Conseil Pasteur-Weizmann pour la Lutte contre le Cancer” fut annoncée le 28 Mars 1975 au cours d’une conférence de presse présidée par Mme. Simone Veil et le Professeur Jacques Monod (Prix Nobel de Médecine, Directeur de l’Institut Pasteur), orchestrée par Léon Zitrone et diffusée en direct par l’ORTF.

 

Depuis, beaucoup de choses ont changé sur le plan politique : les relations diplomatiques entre la France et Israël se sont considérablement améliorées, même s’il subsiste de sérieuses divergences sur la manière de régler le conflit israélo-palestinien ; Israël a pu rejoindre l’UNESCO et participer activement pendant des années aux travaux de ses comités ; et c’est Israël qui a récemment décidé de se retirer de cette organisation internationale, une décision que le Professeur André Lwoff aurait certainement profondément regrettée et activement combattue. Malgré cela, la collaboration Pasteur-Weizmann continue. Elle se développe même, chaque année d’avantage. Elle est citée dans le monde entier comme exemple d’une collaboration scientifique internationale réussie.

 

A quoi tient ce succès exceptionnel ? D’abord, au prestige des deux instituts impliqués dans cette collaboration et à l’action inlassable de leurs chercheurs qui mettent en commun leurs idées, leur savoir, leurs techniques, leur matériel au service d’une cause incontestable : la lutte contre la maladie et la souffrance. Mais aussi à une organisation rigoureuse, qui se veut délibérément incitative, de cette collaboration et à l’existence d’un soutien financier spécifique, inscrit dans la durée, qui a permis de créer des liens étroits entre nos équipes et de favoriser leurs interactions scientifiques.

Les débuts de la collaboration Pasteur-Weizmann

La collaboration entre nos deux Instituts a connu deux phases. La première correspondait à l’établissement de contacts, puis de collaborations entre chercheurs des deux Instituts. Contacts spontanés, souvent issus de rencontres fortuites et d’un intérêt commun pour une question scientifique d’actualité. Le Comité Pasteur-Weizmann servait essentiellement, à l’époque, à transformer ces premiers contacts en des collaborations étroites, souvent durables, impliquant des laboratoires et des chercheurs de tout premier plan des deux Instituts. On retrouve au répertoire de ces pionniers de la collaboration Pasteur-Weizmann des noms prestigieux: François Jacob (prix Nobel de Médecine), François Gros et Jean-Pierre Changeux, Professeurs au Collège de France, côté français, et côté israélien Michael Sela, Leo Sachs, Michael Feldman, Michel Revel pour n’en citer que quelques uns.

 

Déjà, au cours de cette première phase de contacts “spontanés”, des liens forts s’étaient tissés entre quelques excellents laboratoires de part et d’autre de la Méditerranée. Pasteur-Weizmann apportait un complément au budget de ces laboratoires, finançait des missions dans l’institut partenaire, et organisait chaque année un symposium international Pasteur-Weizmann.

 

Le prestige des chercheurs associés à Pasteur-Weizmann, la qualité des travaux réalisés dans leurs laboratoires et l’impact des colloques Pasteur-Weizmann ont largement contribué à établir la réputation du Conseil Pasteur-Weizmann. Mais, après un peu plus de dix années de cette collaboration, les Directions des deux Instituts ont souhaité renforcer encore ces liens et dynamiser la collaboration Pasteur-Weizmann en l’élargissant à un plus grand nombre de chercheurs, et en favorisant des contacts nouveaux. Pour atteindre ces objectifs, un accord a été conclu en 1988 entre l’Institut Pasteur, l’Institut Weizmann et le Conseil Pasteur-Weizmann sur une restructuration de la collaboration Pasteur-Weizmann. Cet accord a marqué le début de la seconde phase dans la collaboration scientifique entre nos deux instituts.

L’organisation actuelle de “Pasteur-Weizmann”

Rappelons d’abord que le Conseil Pasteur-Weizmann est une association de type “Loi de 1901”, statutairement indépendante de l’Institut Pasteur et de l’Institut Weizmann. Elle a pour objet de collecter des fonds qui sont reversés à parts égales aux deux instituts bénéficiaires pour favoriser la collaboration de chercheurs des deux instituts dans la recherche en santé publique, et plus particulièrement sur le cancer. Plusieurs instances sont chargées du contrôle de la collecte des fonds et de leur utilisation à des fins scientifiques.

 

Pasteur-Weizmann est dirigé par un Conseil d’Administration nommé par une Assemblée Générale, elle-même constituée de donateurs et de personnalités réputées pour leurs compétences administratives, scientifiques ou financières. Il est renouvelable par moitié tous les trois ans. Il est actuellement présidé par Maurice Lévy.

 

Le Conseil d’Administration est secondé pour ses décisions scientifiques par un Conseil Scientifique constitué de 9 membres : 4 chercheurs de l’Institut Pasteur et 4 chercheurs de l’Institut Weizmann nommés par le Conseil d’Administration sur proposition des Directeurs des deux instituts, et d’un Président nommé par le Conseil d’Administration (actuellement le Professeur Eitan Bibi de l’Institut Weizmann). Lui est associé un « Président élu » (actuellement le Professeur Chiara Zurzolo de l’Institut Pasteur) qui succèdera au Président à la fin de son mandat. Le mandat des 8 chercheurs est de 6 ans, celui du Président de 3 ans. Le Conseil est renouvelable par moitié tous les 3 ans.

 

Dans chacun des deux instituts, un comité d’experts est nommé par le Directeur. Il a pour tâches :
– d’évaluer et de classer les projets de recherche collaborative Pasteur-Weizmann déposés en réponse à des appels d’offres. Les classements réalisés indépendamment par les deux comités d’experts sont transmis au Président du Conseil Scientifique qui, en concertation avec les coordinateurs scientifiques (voir ci-dessous), choisit sur cette base les projets qui seront soutenus.
– d’établir la liste des scientifiques de son institut qu’il propose pour une visite de l’institut partenaire.
– de choisir sur la liste proposée par l’autre institut les chercheurs qui viendront visiter son institut, et de nommer pour chaque visiteur un “parrain” chargé d’organiser et de suivre la visite de l’invité.

 

Le Directeur de chacun des deux instituts nomme un “coordinateur scientifique” (actuellement, les Professeurs Sarel Fleishman à l’Institut Weizmann et Javier Pizarro-Cerda à l’Institut Pasteur) chargé de jouer, au sein de son propre institut, le rôle d'”interface” entre les chercheurs, la Direction et le Comité d’experts de son institut d’une part et le Comité Pasteur-Weizmann (Conseil Scientifique, Conseil d’Administration) d’autre part.

Les actions scientifiques

Les fonds mis par le Comité à la disposition de la collaboration scientifique Pasteur-Weizmann ont permis de financer plusieurs sortes d’activités.

 

26 colloques internationaux de très haut niveau ont été organisés, alternativement à Rehovot et à Paris, sur des sujets d’actualité importants, intéressant les deux instituts. Le thème et les organisateurs de chaque colloque sont choisis par le Conseil Scientifique de Pasteur-Weizmann, ce qui est une garantie de qualité scientifique pour le succès de la réunion. Le dernier colloque, qui s’est tenu à l’Institut Pasteur en avril 2018, avait pour thème la présentation de concepts intégratifs originaux dans l’étude de l’apparition de maladies nouvelles chez l’individu ou dans des populations. Le 27ème symposium, initialement prévu en novembre 2020, avait pout thème l’analyse au niveau des gènes des variations du système immunitaire. La pandémie liée au SARS-Cov-2 nous a obligés à repousser la tenue de ce symposium à une date ultérieure, probablement au début de l’année 2022.

 

Tous les ans depuis 1991, 3 ou 4 chercheurs de chaque Institut, réalisent une visite de contacts scientifiques d’une semaine dans l’Institut partenaire pour y faire connaître leurs travaux (conférences, tables rondes, visites de laboratoires) et y rencontrer des chercheurs de leur discipline. Cette visite est organisée et suivie sur place par un parrain. Les visiteurs et leurs parrains sont choisis conjointement par les comités d’experts à Pasteur et à Weizmann. Là encore, la situation sanitaire liée à l’actuelle pandémie virale a ralenti le rythme des visites, mais depuis 1991, 54 chercheurs de Pasteur et 58 de Weizmann ont déjà visité l’institut partenaire. Ces visites constituent le volet le plus dynamisant du programme Pasteur-Weizmann puisque la majorité d’entre elles aboutissent à des collaborations réelles.

 

Tous les ans, un appel d’offre est largement diffusé dans les laboratoires des deux instituts afin de susciter des projets de recherches collaboratives entre des équipes des deux instituts. Les projets soumis en réponse à cet appel, (4 à 10 selon les années) sont soumis à l’examen critique de chacun des deux comités d’experts, l’un à Weizmann, l’autre à Pasteur. Chaque comité évalue et classe les projets en fonction de leur qualité scientifique, de leur originalité, de leur faisabilité, de la réalité d’une collaboration entre les équipes et des perspectives d’applications en santé publique, en particulier dans le domaine du cancer. Les classements sont communiqués au Président du Conseil Scientifique de Pasteur-Weizmann qui, en concertation avec les coordinateurs scientifiques, choisit en fonction de ces classements les trois projets qui seront financés pendant les deux années suivantes, chacun à hauteur de 70.000 euros par an à répartir également entre les laboratoires des deux instituts. Chaque programme financé par Pasteur-Weizmann fait l’objet, à l’issue de la première année, d’un rapport intermédiaire permettant d’évaluer la réalité et l’efficacité de la collaboration, et d’un rapport final qui rend compte des progrès réalisés pendant les deux années de travail en commun. Malgré la pandémie, ces collaborations se sont poursuivies activement. Ainsi, les deux projets initiés à la fin de l’année 2018 ont été menés à leur terme, trois nouveaux projets ont été lancés au début de l’année 2020, deux autres au début de 2021 dont l’un spécifiquement ciblé vers la compréhension et la thérapie du SARS-Cov-2, et un appel à projets vient d’être lancé pour financer deux ou trois nouveaux projets en 2022-2023. Ainsi, depuis le lancement de ce programme, 59 projets conjoints ont ainsi été financés, chacun pour une durée de deux ans. Ils ont porté sur des sujets très variés, la plupart directement reliés à des études fondamentales ou appliquées reliées à la compréhension des processus pathologiques, à la prévention, au diagnostic et au traitement du cancer.

 

Citons par exemple :

– l’étude de molécules susceptibles de générer une nouvelle famille d’antibiotiques.

– l’étude du mécanisme de l’interféron dans le ralentissement de la prolifération de cellules cancéreuses.

– la compréhension à l’échelle moléculaire du mécanisme par lequel le virus de l’hépatite B provoque dans certains cas un cancer du foie.

– la découverte et la localisation génétique, chez la souris, de nouveaux oncogènes potentiels.

– la mise au point d’un appareil automatisé, fondé sur une nouvelle méthode d’étalement de molécules d’ADN sur lames de microscope (le peignage moléculaire) destiné à la caractérisation de l’origine moléculaire de certains cancers, au pronostic de leur évolution et au suivi thérapeutique des patients en cours de traitement.

– la mise au point d’une nouvelle stratégie d’immunisation pour le traitement par immunothérapie spécifique de certains cancers.

– et tout récemment, l’étude du rôle du système de contrôle de qualité de la structure des protéines dans la pathologie liée au SARS-Cov-2  et ses applications dans la recherche de nouvelles cibles thérapeutiques.

 

Pasteur-Weizmann propose également des bourses postdoctorales destinées à permettre à un jeune docteur de chaque institut de réaliser un séjour postdoctoral dans l’institut partenaire. A ce jour, 6 chercheurs ont ainsi pu réaliser un stage postdoctoral dans l’institut partenaire. A titre d’exemple, l’une de ces bourses a été attribuée à une chercheuse de l’Institut Weizmann venue à Pasteur collaborer à l’étude d’une maladie génétique observée à relativement forte fréquence dans des populations du pourtour méditerranéen, le Syndrome de Usher, affectant en particulier des familles tunisiennes, libanaises, jordaniennes, palestiniennes et israéliennes. La mise en commun des réseaux de relations des deux laboratoires avec des médecins du Maghreb et du Moyen-Orient, et la confrontation des approches de génétique humaine, de bioinformatique et de biologie moléculaire des deux laboratoires, a permis une réelle percée dans l’identification des protéines impliquées dans cette maladie et dans la compréhension de leurs interactions. Ces résultats ont permis la mise au point de tests de dépistage des couples à risque, et de diagnostic anténatal de la maladie.

 

Pasteur-Weizmann offre également des bourses pour séjours de courte durée destinés à favoriser des collaborations ou des échanges ponctuels.

BILAN

En résumé :
– 26 colloques internationaux de très haut niveau, au rythme actuel de deux par an.
– 112 chercheurs des deux instituts en visite dans l’institut partenaire pour y découvrir des collègues, des connaissances, des techniques du plus haut niveau international
– depuis 1989, de trois à six programmes de recherches collaboratives financés en permanence et, au total, 59 projets impliquant 116 laboratoires différents, 56 à l’Institut Pasteur et 60 à l’Institut Weizmann).
– près de 220 jeunes boursiers soutenus par des bourses en fin de thèse.
– 6 chercheurs postdoctoraux en visite de longue durée.
– des échanges d’enseignants.
– un flux constant et croissant d’échange d’informations et de matériel biologique
– Pasteur devenu une étape habituelle des “Weizmanniens” au cours de leurs voyages en Europe ou aux Etats Unis
– de nombreuses publications signées en commun par des chercheurs des deux Instituts.

Tel est le bilan global de l’action scientifique soutenue par Pasteur-Weizmann.

LE FINANCEMENT DE PASTEUR-WEIZMANN

L’Institut Pasteur, comme l’Institut Weizmann, entretient de nombreuses collaborations internationales avec d’autres centres de recherche. Aucune n’a l’ampleur et la durée de la collaboration Pasteur-Weizmann résumée ci-dessus. Ce succès a été rendu possible par l’existence de moyens financiers spécifiques régulièrement apportés aux chercheurs, année après année, par le Conseil Pasteur-Weizmann, qui donnent son souffle à cette collaboration exceptionnelle. Actuellement, le budget annuel de Pasteur-Weizmann est de l’ordre de 300.000 à 700.000 euros répartis exactement pour moitié dans chaque institut. Une petite fraction seulement du budget de chaque institut. Mais une somme très incitative pour chacun des laboratoires qui bénéficie de ces crédits, dont l’une des caractéristiques importantes est sa très grande souplesse d’utilisation.

 

Ces moyens proviennent tous, sans exception, du mécénat. Ils sont obtenus par plusieurs canaux différents. Pasteur-Weizmann organise chaque année de somptueux galas et manifestations, dans des lieux prestigieux (l’Opéra Garnier, le Palais de Versailles, le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, le Palais de la Monnaie, le court central de Roland Garros au moment du tournoi), autour de programmes artistiques remarquables (concerts classiques donnés par les plus grands orchestres dont le Philarmonique d’Israël, sous la baguette de meilleurs chefs comme Ricardo Mutti, Zubin Meta, et avec les plus remarquables solistes – Yehudi Menuhin, Mstislav Rostropovitch, Daniel Barenboim, Itzhak Perlman, Julia Miguenes, Jose van Dam, Ruggero Raimondi, Montserra Caballé, Khatia Buniatishvili ; concerts de variétés avec des artistes comme Barbara Streisand, Frank Sinatra, Yves Montand, Enrico Macias, Michel Legrand, Patrick Bruel, Lambert Wilson et, cette année, Julien Clerc; défilés de mode au Pré Catelan ; et la liste est loin d’être complète). L’intégralité des bénéfices de ces galas est versée à Pasteur-Weizmann, les artistes offrant souvent leur concours gracieusement, et les frais (voyages, hébergement, location de salles, publicité, …) étant en grande partie pris en charge par des mécènes.

 

L’autre source de revenus, non moins importante, provient de dons faits par un “club” de donateurs, certains présents aux côtés de Pasteur-Weizmann depuis sa création. Mais on ne doit pas pour autant oublier les nombreux et importants mécènes qui agissent à titre personnel. Au nombre de ces mécènes, il y a les industriels, les commerçants, les médecins, les avocats, les dirigeants d’entreprises, responsables d’associations, ou tout simplement les gens de cœur, qui nous apportent les sommes importantes nécessaires au financement des programmes de recherche, des colloques, des échanges de chercheurs, des bourses. Il y a ceux aussi, artistes et animateurs, qui par leur participation active et bénévole, par leur talent, par leur renommée apportent un éclat exceptionnel aux manifestations de Pasteur-Weizmann et contribuent par là même à son rayonnement et à son prestige.

CONCLUSIONS

Si Pasteur-Weizmann réussit si bien à mobiliser tant bonnes de volontés, c’est pour un ensemble d’excellentes raisons :

– l’immense prestige, à l’échelle nationale et internationale, des deux instituts concernés, et la remarquable qualité de leurs travaux.
– la clarté et la noblesse de ses objectifs, qui ne peuvent laisser indifférents les hommes de bonne volonté.
– sa totale indépendance vis a vis des pouvoirs publics qui met son action à l’abri des aléas de la politique et des lourdeurs de leurs administrations.
– la totale transparence dans l’attribution des crédits, dans le strict respect de la répartition 50%-50% et des avis des instances d’évaluation scientifique.
– une communication active avec les donateurs qui sont, chaque année, informés par des scientifiques sur l’emploi des crédits et sur les progrès des travaux menés en commun.

 

Grâce à cette structure unique, d’une totale indépendance, d’une très grande souplesse de gestion, les collaborations entre chercheurs de l’Institut Pasteur et de l’Institut Weizmann, peuvent aller de l’avant. Les limites de la connaissance reculent, le pouvoir de la science dans son combat contre la maladie et la souffrance augmente, l’espoir grandit de soulager et de guérir un plus grand nombre de patients.

 

Notre espoir que Pasteur-Weizmann s’inscrive dans la durée se trouve conforté par l’engagement qu’ont récemment pris le Directeur Général de l’Institut Pasteur et le Président de l’Institut Weizmann d’amplifier encore la collaboration entre leurs deux instituts en apportant chacun, au budget de Pasteur-Weizmann, une contribution annuelle permettant d’assurer le financement d’un programme supplémentaire. Cet engagement des directions des deux instituts atteste de l’excellence des actions menées par Pasteur-Weizmann. Et les travaux récemment menés conjointement sur le coronavirus SARS-CoV-2 par l’équipe de Benno Schwikowski (Institut Pasteur) et celle d’Ido Amit (Institut Weizmann) en dehors même des programmes soutenus par Pasteur-Weizmann, et publiés dans la très prestigieuse revue « Cell », attestent de la profondeur de l’ancrage des relations entre les chercheurs de nos deux instituts. Ces relations scientifiques, mais aussi personnelles, sont le résultat de quarante cinq années d’incitation, de soutien, d’animation, de suivi que le Conseil Pasteur-Weizmann a pu assurer grâce à la générosité de ses donateurs.

 

Formons le vœu que les collaborations naissantes que noue l’Institut Weizmann avec ses voisins au Moyen Orient, et que celles qui se développent entre l’Institut Pasteur et de nombreux centres de recherche à travers le monde à l’occasion de l’actuelle pandémie, connaissent le même succès et contribuent, comme Pasteur-Weizmann le fait depuis près d’un demi siècle, non seulement à la lutte contre les maladies, mais aussi à la Paix dans le monde.